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Les Saints patrons du Loiret

Sainte Jeanne d’Arc

Fêtée le 8 mai

 

Fille d’humbles paysans de Lorraine, Jeanne d’Arc entendit des voix mystérieuses alors qu’elle n’avait que 13 ans.

Saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite pendant trois ans lui demandèrent de libérer la France et de faire sacrer le roi à Reims.

A Chinon, premier prodige, le roi donne une armée à cette bergère de 16 ans, ignorante des lois de la guerre. En huit jours, au début du mois de mai, elle délivre Orléans assiégée depuis sept mois. En juillet, Charles VII est sacré roi à Reims.

Après les réussites faciles, vint le temps des épreuves. Le roi abandonne Jeanne ; un an après la victoire d’Orléans en mai 1429, elle est faite prisonnière le 23 mai 1430, livrée aux Anglais, passe un an en prison, courageuse, héroïque dans sa pureté devant les tentatives des soldats. Sous prétexte qu’elle s’habille en homme, elle est condamnée comme hérétique.

Seule lui reste la foi, pas même la communion qui lui est refusée. Elle meurt brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431.

Mes voix me disent : « Prends tout en gré, ne te chaille de ton martyre, tu t’en viendras enfin au Royaume de Paradis. » Cela, mes voix me le disent simplement et absolument. C’est à savoir sans faillir. J’appelle cela martyre pour la peine et adversité que je souffre en prison et ne sais si j’en souffrirai de plus grande. Mais je m’en rapporte du tout à Notre Seigneur.

(Sainte Jeanne, durant son procès)

Saint Yves

Fêté le 19 mai

 

Histoire et légendes

Yves Hélory de Kermartin (né vers 1253 près de Tréguier, mort le 19 mai 1303 à Tréguier), ou Erwan Helouri en breton, ou Yves de Tréguier est un prêtre de Tréguier en Bretagne du Nord.
Fils d’un chevalier breton, Yves vient étudier le droit canon, de 1272 à 1277, à l’université d’Orléans.

Devenu official, c’est-à-dire prêtre diplômé en droit canonique ayant le pouvoir de juger, dans le diocèse de Rennes, il consacre sa vie à la prédication et à la défense des pauvres, partageant avec eux tout ce qu’il possède, ses vêtements, son toit, sa nourriture, et assurant leur défense contre les puissants.

On attribue au Saint vingt-et-un miracles.

Parmi les multiples légendes qui courent sur sa vie on en citera une :

Appelé à traiter la plainte d’un aubergiste contre un mendiant accusé de s’être nourri des odeurs de sa cuisine, Yves prend quelques pièces dans sa bourse et les jette sur la table. L’aubergiste tend la main pour les saisir mais Yves la retient et lui dit : « Le son paye l’odeur, à cet homme l’odeur de ta cuisine, à toi le son de ces pièces ».
Cette légende illustre en quoi saint Yves était considéré comme l’avocat des démunis, faisant justice à tous sans tenir compte de leur condition sociale.

Canonisation

L’enquête de canonisation commença très tôt, en 1330, se termina par la canonisation d’Yves le 19 mai 1347 sous le pontificat du pape Clément VI.

Représentations du Saint dans la chapelle Saint-Yves

Au Nord-Ouest de l’abside de la cathédrale d’Orléans, se trouve une statue datant du XIXe siècle, en bois, et représentant Saint Yves vêtu comme un official, ordonnant de sa main droite ouverte, et tenant de sa main gauche le parchemin où sont écrites les lois.

Une autre statue en bois du Saint se trouve dans l’église d’Orléans-la-Source.

Représentations du Saint dans la chapelle Saint-Yves

Églises du même nom dans le Loiret

Chapelle Saint-Yves, cathédrale Sainte-Croix d’Orléans
Peu après la canonisation, le 11 août 1357, à l’instigation d’un maître de l’université d’Orléans, Pierre de Dinteville-Jaucourt, on institua un culte du Saint, et on lui dédia une chapelle dans la cathédrale d’Orléans. Détruite par les troupes de Condé en 1568, la chapelle fut reconstruite au début du XVIIe siècle.

Église Saint-Yves d’Orléans-la-Source.

Bienheureux Hyacinthe-Marie CORMIER (1832-1916)

Fêté le 21 mai

Histoire et tradition

Né à Orléans le 8 décembre 1832, et baptisé dès le lendemain, celui qui s’appelait autrefois Henri Cormier se retrouva très jeune orphelin de père le 17 janvier 1845. À l’âge de 13 ans, il fait sa Première Communion, est inscrit au catéchisme et à l’école chez les Frères, école qu’il quitte cette année-là pour aller au petit séminaire, où il rejoint son frère aîné Eugène, lui aussi séminariste.

Cependant, ce frère, atteint par un mal de poitrine, mourut en 1847, laissant seul son frère Henri, qui n’a alors que quinze ans. Cette séparation avec son frère n’empêcha pas Henri Cormier d’entrer au grand séminaire d’Orléans en octobre 1851.

Or, cette même époque était marquée par le retour des Dominicains en France, dont ils avaient été exilés depuis plus de 50 ans. Aussi était-ce le rêve d’Henri Cormier que de devenir dominicain, rêve qui peut être mis en parallèle avec son efficacité, son zèle et sa facilité extrême dans le cadre du catéchisme, notamment à destination des enfants.

Le 17 mai 1856, Henri Cormier reçut l’ordination sacerdotale dans la cathédrale d’Orléans. Devant quitter son diocèse, son évêque, sa famille pour le noviciat dominicain, il ne s’appellera plus « Henri Cormier » mais « Frère Hyacinthe ».

Bien qu’il n’aimât pas les voyages, il s’est beaucoup déplacé, en France (Corbara en Corse, Toulouse, Marseille, Biarritz…) mais aussi en Europe (Rome en Italie, Pologne et Autriche) au gré de ses diverses nominations.

Outre ses déplacements, malgré sa santé fragile et l’inquiétude qui le faisait douter de lui, il restait pourtant très actif. Parmi ses nominations, on peut évoquer à titre d’exemple son élection en 1904 (alors qu’il avait 72 ans) comme Maître Général, lourde responsabilité qu’il a assumée pendant 12 ans, avant de mourir le 17 décembre 1916 au couvent Saint-Clément à Rome, où il venait d’effectuer une courte retraite.

Plus de 75 ans après sa mort, le 20 novembre 1994, en la basilique Saint-Pierre de Rome, il fut béatifié par le Pape Jean-Paul II.

Portrait du Bineheureux Hyacinthe Marie Cormier

Prière d’intercession

Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier,
Vous qui avez découvert la beauté de la vie intérieure,
Vous qui étiez humble et rempli de bonté,
Vous qui avez montré sagesse et prudence dans vos décisions,
Aidez-nous à faire les bons choix dans notre vie,
Et à vivre de “l’amour de la vérité”, votre devise,
Aidez-nous à rester en relation avec Dieu malgré nos épreuves,
Et à vivre la miséricorde dans nos souffrances,
Apprenez-nous à laisser l’Esprit nous conduire et nous vêtir du Christ pour servir nos frères.
Nous vous demandons de présenter avec nous ces intentions à Dieu notre Père : …
Donnez-nous courage, confiance et douceur pour annoncer l’Evangile.
Afin de mettre un peu de lumière dans nos ténèbres, aidez-nous à rester dans la joie.

Saint Loup

Fêté le 1er septembre

Saint Loup est né à Saint-Jean-de-Braye en 573 où il grandit entouré de sa mère Sainte Austregilde ou Agie et de son père Beto.

Ses oncles évêques lui donnent une solide éducation. On sait qu’il fut un ami des pauvres et leur donnait à manger, un vitrail de l’église en témoigne aujourd’hui.

Lorsqu’il fut sacré archevêque de Sens, il se trouva à la tête d’un diocèse prestigieux. Il fut également un opposant aux ambitions hégémoniques de Clotaire II sur le royaume bourguignon de son frère. Ce contentieux politique le mena à être exilé par le prétendant au trône. Cependant, et avec bonheur, il mena nombre de personnes au baptême sur son lieu d’exil.

Il revient à Sens acclamé par les Senonais qui l’avaient réclamé à Clotaire II. De nombreux miracles lui sont attribués.

Il meurt en 623.

Prions-le encore aujourd’hui.

Texte et photo : Paroisse de St Jean de Braye 

statue de saint Loup

Les martyrs de septembre 1792

Fêtés le 2 septembre

Histoire

Après la prise des Tuileries le 10 août 1792, la suspension du roi, l’internement de Louis XVI et de sa famille au Temple le 13 août, des milliers d’arrestations eurent lieu à Paris. Les prisons de la capitale étaient combles quand parvint la nouvelle de l’invasion de l’est de la France par les Prussiens.

À partir du 2 septembre, alertés par le tocsin, poussés par la peur et la haine, des centaines d’égorgeurs envahirent les prisons et y massacrèrent les prisonniers. Beaucoup d’entre eux étaient des prêtres qui avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé.

191 martyrs de la Révolution française mis à mort au couvent des Carmes et à l’Abbaye les 2 et 3 septembre 1792 ont été béatifiés par le pape le 17 octobre 1926, parmi lesquels quatre prêtres figurant au propre du diocèse d’Orléans.

 

Armand CHAPT de RASTIGNAC

Le plus connu est probablement Armand Anne Auguste Antonin Sicaire de Chapt de Rastignac, né au château de Laxion, près de Sarlat, en 1727, abbé commendataire de Micy-Saint-Mesmin-lez-Orléans.

L’abbé Jarossay, auteur d’une histoire de l’abbaye de Micy , le présente comme « un homme d’une vie pure et d’une conscience profondément honnête, qui ne lui permit jamais de transiger avec son devoir ». Si on en croit cet auteur, sa charité l’avait fait surnommer le « père des pauvres ».

Il avait, lors de l’inondation de 1788, sauvé une famille de quatorze personnes au péril de sa vie. Élu député du clergé d’Orléans aux États généraux, en 1789, il combattit énergiquement les décrets de l’Assemblée constituante en matière ecclésiastique.

Arrêté le 26 août 1792, il fut écroué à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Un compagnon de captivité heureusement rescapé, Jourgniac de Saint-Méard, relate un moment particulièrement émouvant qui, le 3 septembre à 10 heures, précède l’arrivée des égorgeurs :

« L’abbé l’Enfant, confesseur du roi, et l’abbé de Chapt-Rastignac parurent dans la tribune de la chapelle qui nous servait de prison […] Ils nous annoncèrent que notre dernière heure approchait, et nous invitèrent à nous recueillir pour recevoir leur bénédiction. Un mouvement électrique, qu’on ne peut définir, nous précipita tous à genoux ; et les mains jointes, nous la reçûmes […] A la veille de paraître devant l’Être-Suprême, agenouillés devant deux de ses ministres, nous présentions un spectacle indéfinissable […] cette cérémonie […] nous rendait le courage ; tout raisonnement était suspendu, et le plus froid et le plus incrédule en reçut autant d’impression que le plus ardent et le plus sensible. Une demi-heure après, ces deux prêtres furent massacrés, et nous entendîmes leurs cris !… »

 

Dom Ambroise Augustin Chevreux

Autre député aux États généraux, dom Ambroise Augustin Chevreux avait été élu par le clergé de Paris. Né en 1728, baptisé en l’église Saint-Pierre-Ensentelée , ce fils d’un « marchand bourgeois » d’Orléans fut le dernier supérieur général des Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur.

Arrêté le 10 août, il fut incarcéré au couvent des Carmes. Un autel, dans la chapelle Saint-Benoît de l’église de Saint-Germain-des-Prés garde son souvenir en ces termes : « PRO FIDE ET ECCLESIA / PAX / DOM CHEVREUX / ULTIMUS SUPERIOR GENERALIS / O. S. B. »

 

Thomas René Dubuisson

Thomas René Dubuisson, né à Laval en 1737, fut curé de Sainte-Croix de Sens de 1770 à 1781, époque à laquelle il devint curé de Barville-en-Gâtinais.

Selon Jean-Baptiste Rovolt , il aurait déclaré en chaire, le dimanche 23 janvier 1791, « excepter formellement » de son serment de fidélité « les objets qui dépendent essentiellement de l’autorité spirituelle ». Il fut donc considéré comme réfractaire et remplacé par un prêtre jureur. Sa signature apparaît pour la dernière fois le 10 avril dans les registres paroissiaux de Barville.

Statue du P. Mauduit à Noyers

Jean Guillaume Mauduit

Deux églises du Gâtinais ont conservé le souvenir du quatrième de ces prêtres martyrs : Jean Guillaume Mauduit, parfois confondu avec son frère Louis , né dix-sept ans après lui, en 1763.

Près des fonts baptismaux de Chevillon-sur-Huillard, un texte sous verre a été apposé à l’occasion du 200e anniversaire des massacres de septembre pour rappeler son baptême, le 13 décembre 1746.

À Noyers, dont il fut le curé de 1785 à 1791, après avoir exercé pendant douze ans son ministère à Saint-Sauveur, une statue de plâtre le représente, porteur de la palme du martyr.

Si l’on en croit Cochard, cité par l’abbé Guillaume , le matin de sa mort, alors qu’il venait de célébrer sa messe, il dit à ses compagnons : « Nous avons immolé la Sainte Victime ; c’est maintenant à notre tour d’être immolés. »

Choeur de l'église de Noyers

St Euverte

Fêté le 7 septembre

Histoire

Les seuls éléments connus de la biographie de Saint Euverte sont sa participation au concile de Valence en 374 et le jour de sa mort – pas l’année – le 7 septembre , transmis par les martyrologes, ce qui permet d’en célébrer l’anniversaire. Nous ne connaissons de sa vie que ce que nous a transmis la tradition grâce à deux récits des IX° et XI° siècles.

Deux ans après la mort au milieu du IV° siècle de l’évêque d’Orléans Désinien, son successeur n’est toujours pas désigné, le clergé et le peuple soutenant chacun un candidat. L’empereur Constance mandate un préfet pour régler l’affaire ; il est décidé qu’au terme d’un triduum de jeûne et de prières un nouvel évêque sera élu.

Or le deuxième jour apparaît un inconnu du nom d’Euverte, sous-diacre de l’Eglise à la recherche de membres de sa fratrie enlevés par les barbares. Invité à se joindre aux prières de l’assemblée, il est par trois fois désigné par une colombe mystérieusement entrée dans l’église et aussitôt élu évêque.

Quelques mois plus tard, Euverte obtient par ses prières qu’une pluie miraculeuse éteigne un gigantesque incendie qui ravageait la ville.

Il promet de construire une église plus grande. Alors qu’on en creusait les fondations, on trouve une cruche remplie d’or qu’Euverte fait porter à l’empereur, à Rome. L’empereur retourne la somme à Orléans en la doublant, offre un fragment de la Vraie Croix et ordonne que la nouvelle cathédrale dont il détermine les dimensions, soit construite en forme de croix et dédiée à la Sainte Croix.

Lorsque la cathédrale est terminée, après trois ans de travaux, Euverte lui-même célèbre la messe dédicatoire, le 3 mai 362. Au cours de la célébration, au moment de l’élévation, l’évêque voit apparaître la main de Dieu qui vient elle-même bénir l’édifice. Trois autres personnes (un sous-diacre, un pénitent et une religieuse) sont également témoins du miracle. Le Seigneur Dieu ayant lui-même consacré sa cathédrale, cette dernière ne le sera jamais de main d’homme.

Statue de St Euverte

Saint Isaac Jogues

La Mémoire de Saint Isaac Jogues et ses compagnons martyrs est célébrée le 19 octobre.

Histoire

On ne trouvera pas de saint plus orléanais que Saint Isaac JOGUES, né le 10 janvier 1607 dans une famille de marchands-drapiers cossus du quartier de Notre-Dame de Recouvrance.

Il commença ses études sous la direction d’un précepteur avant d’entrer au collège des jésuites qui venait de s’ouvrir à Orléans, puis d’intégrer la Compagnie de Jésus en 1624.

Envoyé au Collège de Clermont à Paris (là où le futur Molière et le cousin germain du roi, le prince de Conti étaient élèves), il fut ordonné prêtre en 1636, mais interrompit ses études de théologie avec l’intention de devenir missionnaire et, malgré l’opposition de sa mère, s’embarqua en 1638 rejoindre le siège de la mission jésuite à Québec.

De là, il fut envoyé avec une poignée d‘autres missionnaires et des interprètes indigènes établir un poste de mission dans la région des Grand Lacs.

Au bout de quelques semaines de voyage, arrivés dans une zone de rapides à la jonction du Lac Supérieur et du Michigan, ils fondèrent une mission qu’ils baptisèrent le Sault-Sainte-Marie, nom resté à ce qui est maintenant une grande ville. Il se dépensa dans toute la région à l’est du lac Michigan pendant quatre ans, au service des populations locales, frappé de leur misère et partageant leur vie rude, souffrant de la faim et des hivers rigoureux.

Martyre

Des guerres incessantes entre Hurons et Iroquois, alimentées par la rivalité coloniale entre les royaumes de France et d’Angleterre, mettaient alors aux prises les tribus. Capturé en 1642 par des Iroquois avec d’autres de ses compagnons, il fut emmené dans la région de l’Hudson, abominablement torturé et réduit en esclavage au service d’un vieux couple qui le traita néanmoins avec compassion.

Il parvint à s’échapper grâce à l’aide de marchands hollandais qui avaient entendu parler de son sort, en se glissant nuitamment à bord d’un bateau en partance pour l’Angleterre, dont le capitaine le laissa aux abords de Roscoff au matin de Noël 1643.

Ses tourments étaient connus en France et la régente Anne d’Autriche voulut le voir pour en entendre le récit de sa bouche. Émue, elle lui baisa les mains dont les Iroquois avaient arraché les doigts avec leurs dents. Mais cette notoriété et cette attention n’étaient pas du goût de Jogues qui, malgré la réticence de ses supérieurs et les supplications de sa mère, repartit pour la Nouvelle-France dès le printemps 1644.

Il reprit une mission auprès des Hurons à Ossemenon (aujourd’hui Auriesville) dans le nord de l’état de New York actuel. Soupçonnés par certains membres de la tribu d’être des sorciers, lui et un autre de ses frères missionnaires furent tenus responsables des mauvaises récoltes de l’été 1646 et assassinés. Ses restes furent jetés dans la rivière Mohawk.

Il fut canonisé en 1930 avec sept autres jésuites martyrisés au Canada. Mais alors que paroisses et écoles, voire dispensaires et maisons de retraite portant son nom abondent au Canada et, aux USA, jusque dans l’état de Washington à l’ouest, il n’a droit, à Orléans qu’à une rue et à une plaque à sa mémoire dans l’église Saint-Donatien. Il est fêté le 19 octobre, date de son martyre final.

Martyre de St Isaac Jogues
Plaque commémorative à l'église Saint-Donatien

Sainte Alpaix

Fêtée le 3 novembre

Fille de petits Paysans installés à Triguères, Alpaix est bergère jusqu’à ce qu’une terrible maladie purulente (peut-être la lèpre) ne lui détruise les chairs et ne la paralyse. Sa famille l’enferme, à l’écart, dans une grotte et lui jette de loin sa nourriture, puis arrête de la nourrir.

La jeune fille prie alors Notre-Dame qui la prend dans ses bras et la guérit.

Dès lors elle reste dans sa grotte ne se nourrissant que de l’Hostie, conseille ceux, nombreux, qui viennent la voir et guérit des malades. L’église de Cudot (à quelques kilomètres) conserve ses reliques qui sont, aujourd’hui encore, objet de pèlerinage.

Le pèlerinage commencé du vivant de la bergère Alpaix, n’a pas cessé : aujourd’hui ce pèlerinage perdure à Cudot le lundi de Pentecôte. On invoque aussi la Sainte en période de sécheresse pour demander la pluie.

La dévotion à la bienheureuse Alpaix a préservé son tombeau des profanations du XVI’ siècle et de la Terreur. Depuis, Mgr Bernardou, archevêque de Sens et Mgr Dupanlonp, évêque d’Orléans, ont demandé a Rome la reconnaissance du culte immémorial rendu aux reliques de sainte Alpaix à Cudot, Triguères, Douchy, Châteaurenard.

L’église Saint-Martin-et-Saint-Louis de Triguères conserve des images de la Sainte : un autel est élevé à Sainte Alpaix et une croix porte l’inscription : Hic nata est, Sancta Alpais Virgo, Anno salutis MCL

Source : « Fête de Sainte Alpaix à Triguères », article de l’abbé T. Cochard, Annales religieuses et  Bibliothèque diocésaine

Statue de Sainte Alpaix

Pour consacrer à jamais aux yeux des populations orléano—sénonaises le souvenir de la sainte, la commune de Triguères, avec l’aide d‘une généreuse donatrice, a voulu ériger une statue a la Jeune bergère près de la fontaine miraculeuse qui porte son nom. Cette statue réalise le type des vierges mystiques du Moyen-Age. L’expression naïve, douce et rêveuse du visage d’Alpaix atteste la force d’âme de la bergère inspirée qui dans ses plus vives souffrances, ne désespéra jamais de l’efficacité de la prière. De la main droite, elle tient une quenouille. La gauche levée vers le ciel semble obéir à une divine inspiration, pour indiquer aux pêcheurs repentants qu‘on ne s’adresse jamais en vain à l’auteur de toutes miséricordes.

Poème à Sainte Alpaix :

C’est là que notre Alpète amenait chaque jour
Ses bien aimés agneaux, là que, sur l’herbe assise,
Pieuse, elle filait, en regardant l’église,
D’un coup de sa quenouille elle frappa la terre ;
Une source en jaillit…

Saint Aignan

Fêté le 17 novembre

Histoire et tradition

Né à Vienne en Dauphiné d’une famille originaire de Hongrie, vers 358, il fut appelé à Orléans (Aurelianum) par l’évêque saint Euverte qui avait entendu parler de ses mérites et de ses qualités.

Evêque d’Orléans à son tour, il sauva sa ville de la cruauté des hordes d’Attila qui avait évité Paris. Aignan avait appelé Aetius le général romain qui vint au secours des assiégés. En attendant l’arrivée de celui-ci, il fit prier les Orléanais sans relâche. Attila fuira devant Aetius et sera battu peu après à la bataille des champs Catalauniques, près de Troyes.

Aignan meurt en 453. A Orléans, il est reconnu comme le saint patron de la ville et du diocèse. En France, de nombreuses localités portent son nom, car il fut considéré à l’époque comme un sauveur.

Dès sa mort, ses reliques sont vénérées par de nombreux pèlerins. Un oratoire puis une basilique sont construits successivement. Saint Aignan sera vénéré à chaque fois qu’une calamité s’abattra. Saint Louis puis Louis XI offriront une châsse pour y placer ses reliques.

Au moment des guerres de religion, les reliques furent sauvées de la destruction en 1563 par un choriste du chapitre, Jehan Minereau, de Gien. Après la Révolution, en 1803, les Orléanais offrent une châsse qui sera placée sur le grand autel.

En 1896 une autre châsse en vermeil est réalisée pour y mettre un des bras du saint et placée dans une chapelle latérale. Le tube de verre qui contient la relique est porté par Saint Euspice, le fondateur de Micy, Saint Louis, le Bienheureux Reginald et Robert de Courtenay, évêque d’Orléans sous Saint Louis.

Eglises qui portent son nom (dans le diocèse)

Quinze églises sont sous le vocable de saint Aignan dans le Loiret dont celle d’Orléans qui abrite les reliques du saint. Baule, Bondaroy, Bonny sur Loire, Boulay Les Barres, Theillay le Gaudin, Coulmiers, Givraines, Griselles, Lorcy, Montigny, Mérinville, Orléans, Saint Aignan des Gués, Saint Aignan le Jaillard, Sandillon.

Fêtes populaires en son honneur

La Foire Saint Aignan s’enracine dans l’histoire du cloître. On peut dater la première foire du 14 juin 1020 sous le règne de Robert le Pieux. Cela n’était alors qu’une fête d’inauguration d’église mais le roi voulut que Saint Aignan ait sa fête qu’il plaça au 17 novembre. Cette fête de dévotion devint également une foire et perdura au cours des siècles malgré les interruptions.

Au début du XIXe siècle, elle prendra la forme que de nombreux Orléanais ont connue : la foire durait 9 jours (le jour de la fête et son Octave). Chaque jour une paroisse d’Orléans venait faire ses dévotions à Saint Aignan et célébrer le Saint Patron.

Pour les boutiques, le premier jour était réservé aux charcutiers, s’en suivait un festival de musique qui rompait la quiétude habituelle du cloître, et les six derniers jours étaient consacrés aux pépiniéristes. Assez rapidement, on y trouvera aussi du pain d’épices et des marrons dans le cadre d’une fête populaire qui, elle, durait une dizaine de jours. On y trouvait alors des petits cochons en pain d’épices censés porter bonheur. Les enfants avaient droit à leur nom en sucre-glace sur ledit cochon.

Sur le reliquaire contenant le cœur de Saint Aignan est inscrit : « Hic est fratrum amator et populi. Hic est qui multum orat pro populo et universa civitate » : « Celui-ci est aimé par ses frères et par le peuple. Celui-ci prie beaucoup pour le peuple et la ville toute entière » (2ème Livre des Macchabées, chapitre 15, verset 14)

Bibliographie :

  • Dom Jean-Marie Berland, O.S.B., Les Origines de l’Église d’Orléans (IVe – VIIe siècles) , Extrait du Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, année 1978, n° 49, 1979, pp. 19–43 .
  • André Loyen, Le rôle de saint Aignan dans la défense d’Orléans
Statue de St Aignan à Baule
Reliquaire de St Aignan

Saint Euspice et Saint Mesmin

Fêtés le 15 décembre

Au temps du roi Clovis, saint Mesmin et son oncle saint Euspice ont suivi les pérégrinations de la cour, de Verdun jusqu’à Orléans. Là ils exprimèrent au souverain franc leur désir de se fixer dans la solitude et de vaquer uniquement aux affaires de Dieu. C’est ainsi qu’ils s’installèrent à Micy.

Saint Euspice posa les fondations d’une œuvre que saint Mesmin a déployée en devenant le père d’une multitude de disciples. C’est pourquoi on lui attribue parfois le titre de premier abbé de Micy.

Béraire et la légende du dragon

En face de Micy, à Béraire, dans les roches dominant le cours paisible de la Loire, se trouvait une caverne. Le druidisme des anciens Gaulois, chassé des villes par l’idolâtrie romaine puis banni des campagnes par le christianisme, s’y était retiré. Quelques adeptes venaient y célébrer ses sanglants mystères.

Les chroniques de ce temps rapportent qu’un horrible dragon vivait dans cette caverne ; son souffle empesté corrompait l’air et donnait la mort aux hommes et aux animaux. Saint Mesmin résolut d’en délivrer le pays. Avec un tison ardent, il frappa le monstre.

Dans le souffle empesté du dragon, nous pouvons voir les émanations du sol marécageux et malsain qui engendraient des fièvres pernicieuses. Saint Mesmin, en assainissant ces terres insalubres pour les mettre en culture, tua le dragon et sauva de nombreuses existences.

Aujourd’hui

La grotte de Béraire a été restaurée, et est accessible, sous l’église de la Chapelle-Saint-Mesmin, dans laquelle se trouvent de nombreux vitraux racontant l’histoire de saint Mesmin.

Grotte de Béraire

Saint Mesmin,
Toi qui éteignis les traits enflammés du malin grâce à ta foi, ouvre-nous à l’action de l’Esprit-Saint.
Toi qui priais dans le secret d’une grotte, fais-nous désirer nous abreuver à la Source du Dieu Vivant par la prière.
Toi qui conduisis tes frères sur le chemin de la sainteté, incline nos cœurs à aimer nos proches dans une charité serviable et vraie.
Toi que Dieu a rempli de ses dons pour secourir les indigents, continue de secourir les habitants de ce diocèse.
Tourne notre vie vers Dieu afin qu’au dernier jour nous soyons trouvés fidèles.

Amen

Sainte Elisabeth-Rose

Fêtée le 16 décembre

Histoire et traditions

Fille de Rodolphe de Crespy et d’Adèle, comtesse de Bar-sur-Aube, Elisabeth naquit vers 1050 à Rosoy-en-Gâtinais (rosoy signifie « lieu rempli de roseaux »), près de Courtenay, et c’est en référence à la rivière Sainte-Rose qui coule dans le village qu’elle fut prénommée Rose.

Elle devint moniale de l’abbaye royale de Chelles, près de Paris. Désirant vivre dans la solitude et l’austérité afin de se consacrer entièrement à Dieu, elle vécut en ermite à Melun, Château-Landon, enfin à Rosoy-en-Gâtinais, où elle s’installa dans le creux d’un chêne, au milieu d’un marais.

Les quelques disciples qui l’accompagnaient vivaient dans de pauvres cabanes et dans le plus grand dénuement. Les habitants de la région, touchés par sa sainteté, lui bâtirent, grâce à une donation du comte Pierre de France, seigneur de Courtenay, frère du roi Louis VII, un petit monastère dont elle fut prieure jusqu’à sa mort, le 13 décembre 1130.

Le monastère compta jusqu’à 80 Religieuses. Durant la Guerre de Cent Ans, il fut détruit par les Anglais en 1428, et transféré à Ervauville, près de Courtenay.

Détruit une fois encore au XVIe siècle, par les Protestants cette fois-ci, il s’établit à Villechasson, près de Moret-sur-Loing. Il n’en reste aujourd’hui que de très rares vestiges.

Représentations

Un vitrail dans l’église Saint-Blaise-et-Saint-Pierre de Rozoy-le-Vieil. Un des deux vitraux du choeur, de couleur rouge vif, représente Sainte Rose dans son tronc d’arbre.

Statue de Sainte Rose

Fêtes populaires et pèlerinages

Une fontaine, proche du prieuré détruit par les Anglais en 1428, porte le nom de Sainte Rose. Son eau est réputée pour guérir l’eczéma. On ne saurait dire si le nom de cette fontaine renvoie à la Sainte ou au nom du cours d’eau. Toujours en est-il qu’encore aujourd’hui, cette fontaine est l’objet d’un pèlerinage.

Sources : Annales religieuses du diocèse d’Orléans, LXXIXe volume, 1939, p. 124. Des manuscrits des XIe et XIIe siècles confirment l’histoire de la Sainte. En 2006, la commune fut rebaptisée Rozoy-le-Vieil. 1